La bataille de Lodi





Date : 10 mai 1796
Belligérants : France (5 000 puis 17 000 hommes et 30 canons) - Saint-Empire Romain Germanique (10 000 hommes, 14 canons)
Généraux : Napoléon Bonaparte - Karl Sebottendorf
Vainqueur : Napoléon Bonaparte
Pertes : 1 000 côté français - 1 100 côté autrichien

Résumé : Pour marcher sur Milan, l'Armée d'Italie doit passer par le pont de Lodi, fermement défendu par le général Sebottendorf. Bonaparte fait pilonner les positions autrichiennes par son artillerie puis lance l'assaut. Un léger flottement se fait sentir sous le feu des batteries ennemies, mais les hésitations sont vite balayées lorsque les chefs de l'Armée d'Italie s'élancent à leur tour sur le pont. A la fin de la journée, pris à revers entre l'armée principale et des troupes arrivant par ses arrières, Sebottendorf se replie. C'est une nouvelle victoire pour Bonaparte.

Contexte : Campagne d'Italie (1796-1797)

Prélude
Mai 1796 : après avoir battu le Piémont-Sardaigne et signé la paix de Cherasco, Napoléon fait maintenant face aux Autrichiens du général Beaulieu. Le 2, l'Armée d'Italie traverse le Pô à Plaisance alors que Beaulieu l'attend en force à Valenza. Au combat de Fombio, l'avant-garde française bouscule la division ennemie qui tient le village. Alerté par ces combats et renseigné par ses éclaireurs, Beaulieu fait marche arrière et gagne la ville de Lodi au plus vite : de là, il pourra couper la route de Milan à Bonaparte. Toute la stratégie autrichienne va donc consister à tenir le pont de Lodi, passage obligé vers la capitale lombarde.
Le 9 mai, à Codogno, un drame vient ébranler l'Armée d'Italie : le général Laharpe, un des quatre divisionnaires de Bonaparte, est tué par un tir fratricide. Son infanterie a subi une brève attaque autrichienne et, dans la confusion et l'obscurité, a tiré sur son propre général. Le 10 mai 1796, l'avant-garde atteint Lodi, ville cernée par une enceinte. Beaulieu, fortement impressionné par le déploiement de force français, ne songe plus qu'à préserver son armée et préfère sonner le repli. Il laisse derrière lui le général Sebottendorf pour barrer la route aux Français.
Bientôt, grâce à la bravoure de deux grenadiers qui n'ont pas hésité à scier les bras du pont-levis protégeant la ville, l'Armée d'Italie investit la position et en chasse les Autrichiens. Ceux-ci se replient et se retranchent derrière le pont sur l'Adda.
La bataille


C'est à ce moment-là que Napoléon arrive sur les lieux. Juché au sommet du clocher de l'église Saint-François, il observe attentivement le champ de bataille et, en attendant que les soldats de Lannes soient prêts à traverser, il fait porter son artillerie sur la rive droite. A 17 heures, celle-ci entame les hostilités et pilonne les positions autrichiennes de sa trentaine de pièces. Dans le même temps, le général Beaumont est envoyé au Nord-Ouest chercher un gué pour prendre l'ennemi à revers, tandis que Kilmaine pousse plus au Nord et se dirige vers le pont de Cassano.


18 heures. L'Armée d'Italie est renforcée par la division Masséna et lance l'assaut général. Les brigades d'infanterie se ruent sur le pont et sont fauchées par les tirs à mitraille de Sebottendorf. Pour redonner courage à leurs hommes, Masséna, Berthier puis Bonaparte lui-même s'élancent sur le pont et chargent les Autrichiens. Un geste qui n'est pas sans rappeler la bataille d'Arcole quelques mois plus tard... Quoiqu'il en soit, cette participation a un effet décisif sur le moral des soldats de la République qui redoublent d'efforts pour franchir l'Adda. Enfin parvenus sur l'autre rive, les hommes de l'Armée d'Italie engagent un terrible corps-à-corps tandis que d'autres prennent pied sur une étroite bande de terre au milieu du cours d'eau et ouvrent le feu sur les Autrichiens postés sur la rive.
Il est maintenant 19 heures. Beaumont, qui a traversé l'Adda à Mozzanica au Nord, arrive sur les arrières autrichiennes et déborde Sebottendorf à qui Beaulieu, qui a gardé un oeil sur la bataille, vient d'ordonner le repli. Après une brève poursuite, la victoire est acquise.



Le "Petit Caporal"
A l'issue de la bataille, les soldats de l'Armée d'Italie remettent à Napoléon le grade de caporal pour le courage dont il a fait preuve au combat. pourquoi ce grade en particulier, alors qu'il possède déjà celui de général de division ? Au début de la Révolution, c'étaient les soldats qui devaient élire leurs officiers, jusqu'au grade de lieutenant-colonel. La pratique, sans doute trop laborieuse, fut vite abandonnée : les soldats ne purent plus choisir que les sous-officiers et la troupe. Après Lodi où il s'est battu comme un simple soldat en s'élançant sur le pont, ses hommes "élevèrent au grade de caporal le soldat Bonaparte". D'où le surnom affectueux qui perdurera durant toute l'épopée et même au-delà, de "Petit Caporal".



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