Joseph Bonaparte
- Frère de Napoléon -



Dates : 7 janvier 1768 - 28 juillet 1844
Titres : Roi de Naples de 1806 à 1808; Roi d'Espagne de 1808 à 1813
Situation : Frère aîné de Napoléon et de la fratrie Bonaparte
Signature :
Qu'en pense Napoléon ?
“Joseph et moi nous sommes toujours fort aimés, et fort accordés. [...] Dans les hautes fonctions que je lui avais confiées, il a fait ce qu'il a pu, ses intentions étaient bonnes; [...] et dans des circonstances bien grandes, la tâche s'est trouvée hors de proportion avec ses forces.” - Mémorial de Sainte-Hélène
Début 1768, le petit Corse qui fera un jour trembler l'Europe entière n'est pas encore de ce monde. Joseph, né le 7 janvier, représente à lui seul la nouvelle génération des Bonaparte, bientôt rejoint par Napoléon en août 1769, puis par Lucien, Elisa, Louis, Pauline, Caroline et enfin Jérôme en 1784. Envoyé en France en 1779 achever ses études aux côtés du futur empereur, avec qui il est très complice durant toute son enfance, il l'accompagne en Italie en 1796 et rapporte les drapeaux pris à l'ennemi au Directoire en compagnie de Junot.
La même année, il se voit élire député au Conseil des Cinq-Cents puis ambassadeur à Rome en 1797. Mais, menacé d'assassinat, il ne peut séjourner longtemps dans les états du pape et rentre en France où il se lie d'amité avec le général Bernadotte, futur maréchal d'Empire, alors que ses frères cadets Napoléon et Louis combattent en Egypte. Devenu Consul, Napoléon lui confie la tâche de signer la paix de Lunéville en 1801 puis celle d'Amiens le 27 mars 1802.
Joseph est d'ailleurs représenté sur le tableau de Jean-Claude Ziegler représentant la signature de la paix, en train de serrer la main au ministre britannique Lord Cornwallis.


Napoléon le fait ensuite sénateur, prince français de l'Empire et enfin Grand-Electeur en 1805. La couronne d'Italie lui est proposée, mais il la refuse : c'est donc Napoléon lui-même qui monte sur le trône. L'année 1806 voit le couronnement de sa carrière avec sa nomination au titre de roi de Naples fin mars. Mais ses nouveaux lauriers seront la cause de nombreux litiges avec l'Empereur qui ne cessera de lui reprocher son manque d'autorité et de fermeté vis-à-vis de ses sujets.
Sa bienveillance lui vaut en revanche une grande popularité pour la majorité du pays
, même s'il doit composer avec quelques tentatives d'assassinat et un semblant de guérilla en Calabre.


Il accède au trône d'Espagne à contrecoeur, son avis n'ayant pas été demandé, pour laisser son royaume de Naples au maréchal Murat en juin 1808. Joseph n'assiste pas aux terribles émeutes du 2 mai, et pour cause : peu enthousiaste à l'idée de quitter son palais de Naples, il n'entre à Madrid que le 20 juillet. Le reste du règne de "Jose Primero" est une des plus difficiles périodes de sa vie, ponctuée d'insurrections espagnoles contre l'armée française qui réplique coup sur coup. Essayant d'être un roi juste, il ne peut pratiquement rien réformer, l'administration militaire étant omnipotente en temps de guerre. A plusieurs reprises, il doit céder sous la pression des insurgés et quitter précipitemment Madrid, comme le 31 juillet 1808, à peine 11 jours après le début véritable de son règne...
Le 21 juin 1813, il est battu à Vitoria avec le maréchal Jourdan, son conseiller, face aux troupes anglaises du général Wellington : la France doit alors se retirer d'Espagne, mettant fin à près de six ans de conflit avec les insurgés. Joseph s'enfuit définitivement de son royaume qu'il abandonne aux mains du roi Bourbon d'Espagne, Ferdinand VII. Alors que débute la difficile Campagne de France, Napoléon le nomme lieutenant-général de l'Empire fin janvier 1814, auquel revient la défense de Paris devant l'arrivée massive des coalisés. Mais à la veille du 31 mars, les Alliés sont aux portes de la capitale et Joseph, impuissant, évacue la ville aux côtés de Marmont pour se réfugier à Blois.
Il ne devient pas moins président du Conseil des ministres pendant les Cent-Jours malgré sa défection à l'origine de la première abdication. Le 22 juin 1815, Napoléon abdique à nouveau; son grand-frère prend alors le chemin de l'exil et élit domicile à New York avant de s'installer à Point-Breeze, près de Philadelphie. Il prend désormais pour nom "le comte de Survilliers", recevant de nombreuses personnalités comme Lafayette ou encore d'anciens généraux expatriés.
Joseph ne rentrant en France qu'en 1832, il y trouve un régime monarchique gouverné par Louis-Philippe auquel il s'oppose avec son frère Lucien pour défendre les droits de succession de son neveu Napoléon II. Après la mort de ce dernier, il séjourne à Londres puis à nouveau aux Etat-Unis, entre 1837 et 1839, mais emménage finalement à Florence. C'est là qu'il rend son dernier souffle le 28 juillet 1844, presque deux ans jour pour jour avant Louis, qui, comme lui, avait nourri l'espoir de suivre les pas de son frère en devenant un roi modèle.
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