Henri-Gatien Bertrand
- Général d'Empire -



Dates : 28 mars 1773 - 31 janvier 1844 (Châteauroux)
Titre : comte de l'Empire
Fonctions : Général d'Empire; Grand-Maréchal du Palais de 1813 à 1821
Signature :





Qu'en pense Napoléon ?
"J'ai dit que le général Bertrand était l'homme de la vertu, je n'ai rien dit de trop, sa réputation est faite."
"Bertrand est le meilleur ingénieur depuis Vauban".
Brillant officier du Génie, Bertrand participera à presque toutes les campagnes de l'Empereur et lui sera toujours fidèle, au point de l'accompagner dans ses exils d'Elbe et Sainte-Hélène.
Beaucoup de généraux et maréchaux de l'Empire ont découvert leur métier sur les champs de bataille des guerres révolutionnaires, là-même où ils ont gagné leurs galons. Henri-Gatien Bertrand, lui, s'il est monté en grade de la même manière, a pu bénéficier dès son enfance d'un véritable enseignement militaire : successivement élève au collège royal de La Flèche (à partir de 1782) puis à l'Ecole Royale du Génie à Mézières où il est major de promotion, il sert d'abord à la Garde Nationale de Paris avec le grade de lieutenant. Affecté dans les Pyrénées en 1795 et 1796, il sert brièvement dans l'Armée du Nord puis voyage à Constantinople pour accompagner des ambassadeurs de la République.
Bertrand fait la connaissance du général Bonaparte alors qu'il n'est que le général en chef de l'Armée d'Italie, appelée à voler de victoire en victoire. Remarqué par le futur consul et empereur pour ses talents en mathématiques, il embarque pour l'Egypte avec l'Armée d'Orient et, au gré des combats, gravit un à un les échelons de la hiérarchie militaire et termine la campagne avec ses deux étoiles de général de brigade. Cette élévation impressionante - mais relativement courante à l'époque pour les combattants de valeur - ne lui permet pas de rentrer en France avec celui que l'on n'allait plus appeler au sein de l'Armée d'Orient que "le général Bonattrape". Le 14 juin 1800, jour de la bataille de Marengo en Italie, le général Kléber, qui a succédé à Napoléon en tant que général en chef, est assassiné. Bertrand compte parmi les membres de la commission militaire chargée de juger l'auteur du crime.
Rentré en France, il est aide de camp de l'Empereur pendant la Première Campagne d'Autriche en 1805 et l'accompagne à Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland, ainsi qu'en Espagne en 1808. Il est nommé général de division après le siège de Dantzig et supervise la construction du fameux radeau de Tilsit. Il occupe un rôle-clé durant la campagne de 1809 en commandant les ingénieurs de la Grande Armée qui érigeront plusieurs ponts sur le Danube durant les batailles d'Essling et de Wagram. Une tâche ardue, entravée par les Autrichiens qui tenteront à plusieurs reprises de briser les ponts, mais qui se révèlera finalement payante.



En 1811, l'Empereur le nomme gouverneur des Provinces Illyriennes, ces territoires bordant l'Adriatique arrahcés à l'Empire d'Autriche après sa défaite. Il y reste jusqu'en 1812, ce qui lui permet d'échapper à la terrible Campagne de Russie. Il rejoint ce qui reste de la Grande Armée pour la Campagne d'Allemagne où il troque ses compas et son matériel d'officier du Génie pour son sabre de général. Commandant en chef le IVème corps d'armée, il combat à Lutzen et Bautzen, essuie avec les maréchaux Oudinot et Ney les défaites de Gross-Beeren et Dennewitz puis, le 3 octobre, est battu par Blücher à Wartenburg.
Le 13 novembre 1813, il s'éloigne à nouveau des opérations militaires en étant nommé Grand-Maréchal du Palais (officier général chargé de la sécurité de l'Empereur et de l'organisation de sa vie quotidienne) à la suite de Caulaincourt qui a lui-même remplacé à Duroc. La victoire Alliée de Leipzig contraint l'armée française à abandonner l'Allemagne et à repasser le Rhin, bientôt suivie par les innombrables troupes de la coalition. Bertrand participe à la Campagne de France qui se soldera en avril par la perte de Paris et la première abdication de l'Empereur. Exilé sur l'île d'Elbe, il est suivi par une troupe de fidèles parmi lesquels on compte Bertrand, qui conserve sa fonction de Grand-Maréchal du Palais. Lors du débarquement à Golfe-Juan et du Vol de l'Aigle, il est major-général provisoire de la petite armée de l'Empereur et, après avoir laissé la place à Soult, il participe à la bataille de Waterloo où il est aide de camp de Napoléon.
Mais c'est l'exil à Sainte-Hélène qui fera connaître le général Bertrand. Avec Montholon, Gourgaud et une poignée de fidèles - la dernière -, il accompagne l'Empereur sur l'îlot britannique. Un exil qui se révèlera bien plus pesant que celui de l'île d'Elbe... Il entreprend la rédaction des Cahiers de Sainte-Hélène dans lesquels il consigne tous les agissements et paroles de Napoléon. Celui-ci ne lui ayant jamais permis de rentrer en France, il se trouve encore à Longwood le 5 mai 1821, lorsque l'Empereur pousse son dernier soupir.



Condamné à mort par les royalistes depuis 1816, Bertrand est grâcié en 1821 par Louis XVIII. C'est la fin de sa carrière militaire proprement dite. Après l'Empire, il sera commandant de l'Ecole Polytechnique (1830), puis député de l'Indre en 1831 et participera, après un séjour en Martinique, au retour des cendres de Napoléon en 1840 puis à la cérémonie à Paris où, intervenant majeur, il place l'épée de l'Empereur sur le cercueil tandis que Gourgaud, à ses côtés, dépose le bicorne de celui qui, trente ans auparavant, avait fait trembler l'Europe entière.
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