Jean-Andoche Junot
- Général d'Empire -



Dates : 24 septembre 1771 - 29 juillet 1813 (Bussy-le-Grand - Montbard)
Titre : Duc d'Abrantès
Fonctions : Général d'Empire; Gouverneur de Paris, Gouverneur des Provinces Illyriennes
Signature (au nom du Duc d'Abrantès) :





Qu'en pense Napoléon ?
"Des grandes fortunes que l'Empereur avait créées, celle de Junot avait été sans contredit une des plus désordonnées. Ce qu'il lui avait donné d'argent ne saurait se croire, et il n'avait pourtant jamais eu que des dettes; il avait dissipé de vrais trésors sans se faire honneur, sans discernement, sans goût, trop souvent même dans des excès grossiers."
"Junot, dans la Campagne de Russie, me mécontenta fort; on ne le reconnaissait plus; il fit des fautes capitales qui nous coûtèrent bien cher."- Mémorial de Sainte-Hélène
Longtemps un des plus proches amis de Napoléon, Junot passera la majeure partie de l'Empire à attendre en vain le bâton de maréchal. Devant ses échecs successifs, il finira par sombrer dans la folie et mourra avant le dénouement de la guerre de la sixième coalition.
"La Tempête", comme on devait l'appeler sur les champs de bataille des guerres révolutionnaires, naît à Bussy-le-Grand le 24 septembre 1771. A vingt ans à peine, en septembre 1791, Jean-Andoche Junot abandonne ses études de droit à Dijon pour s'engager. Il s'illustre rapidement au combat et y gagne son surnom. Promu sergent et affecté au siège de Toulon, il y fait la connaissance du capitaine Bonaparte aux yeux de qui il se distingue par son courage et son sang-froid.



Quelques temps plus tard, Junot est devenu le meilleur ami de Napoléon entretemps nommé général de brigade et partage son infortune avant Vendémiaire. En 1796, alors que débute la Campagne d'Italie, Junot est aide de camp du général en chef, ce qui ne l'empêche pas de faire preuve de bravoure et de briller lors des sanglant affrontements qui opposent la maigre armée révolutionnaire aux troupes impériales. Après Lonato, Bonaparte le fait colonel et l'emmène avec lui en Egypte où il lui décerne rapidement ses deux étoiles de général de brigade. Junot s'illustre à nouveau au combat de Nazareth en 1799, mais est laissé au Caire lors du départ pour la France de Napoléon au milieu de l'été. Celui-ci est tout de même soucieux de le rapatrier sans trop attendre - l'objectif étant courant octobre - et donne à Kléber, qui l'a remplacé, des consignes en ce sens. Mais le futur Duc d'Abrantès est capturé par les Anglais sur le chemin du retour et ne pourra poser le pied sur les rivages de France que le jour de la bataille de Marengo, le 14 juin 1800.
Le Premier Consul Bonaparte lui obtient la place de gouverneur de Paris en juillet, puis d'instructeur de grenadiers à Arras. L'année 1801 voit sa nomination au grade militaire le plus élévé de l'époque : général de division. Le 18 mai 1804, le pâle et frêle officier subalterne que Junot rencontre à Toulon il y a plus de dix ans devient le premier empereur en Europe de l'Ouest depuis Charlemagne. Le lendemain 19, Berthier, Murat et Moncey en tête, dix-huit généraux de division entrent dans l'Histoire en recevant le bâton de maréchal. Cruelle déception pour Junot : il ne fait pas partie de la liste. Sans doute en raison des premiers symptômes de la folie qui l'emportera quelques années plus tard... Il ne peut s'empêcher de faire part de ses sentiments à son entourage, ce qui, parvenu aux oreilles de l'Empereur, lui vaut un premier "exil" au Portugal en qualité d'ambassadeur, à dater de mars 1805.
Nouvelle maladresse pendant la Première Campagne d'Autriche : pour prendre part aux combats, il abandonne son poste à Lisbonne et rejoint le théâtre des opérations. Désertion qui lui vaut un nouvel exil à Parme où il est chargé de réprimer plusieurs émeutes. L'Empereur tente de lui pardonner ses erreurs et le nomme une seconde fois gouverneur de Paris en 1806, puis à la tête de l'Armée du Portugal. Junot entre à Lisbonne le 30 novembre 1807. Le 1er août 1808, Arthur Wellesley - Duc de Wellington en 1814 - débarque dans la péninsule avec 10 000 hommes et bat Junot à Vimeira (21 août). Celui-ci est forcé de négocier et signe la convention de Cintra le 30, par laquelle l'armée française s'engage à repasser les Pyrénées.
Le 1er janvier 1809, Junot est fait Duc d'Abrantès - le bâton de maréchal, qu'il estime mériter, lui eut plu davantage. Napoléon le nomme ensuite gouverneur du Portugal puis commandant de l'armée de réserve durant la seconde Campagne d'Autriche. Le Duc d'Abrantès entrevoit la possibilité d'enfin devenir maréchal, mais c'est une nouvelle désillusion.



En 1810, il retourne en Espagne où il est placé sous les ordres de Masséna. Le 19 janvier 1811, une balle le frappe en plein visage à Rio Major, terminant de manière quelque peu abrupte son dernier séjour en Espagne. Il est rapatrié et survit à sa blessure. Il est en Russie en 1812 et ne parvient pas à répondre aux attentes de Napoléon, ce qui facilite le retrait des Russes vers l'Est et empêche l'Empereur de transformer le combat de Valoutina en une bataille décisive.
Relevé de son commandement, il est gouverneur des Provinces Illyriennes en février 1813 mais est rapatrié après plusieurs signes flagrants de folie. Le 29 juillet 1813, après avoir définitivement perdu l'esprit, il meurt de la même manière que le fera le maréchal Berthier en 1815, en tombant de la fenêtre de sa demeure.
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